Cinq chuteurs du 13 sautent sur le stade Vélodrome de Marseille

L’adjudant-chef B. du B3D relate dans le dernier Bulletin de liaison (juin 2020) l’expérience inoubliable qu’il a vécue lors de son saut en parachute sur le stade Vélodrome de Marseille le 28 janvier 2018.

Octobre 2017 : à l’occasion d’un repas germe l’idée de rappro-cher le 13 du club olympien dont M. Eyraud, membre de la réserve citoyenne du régiment, assure la prési-dence. L’activité est finalement validée courant décembre.
Ce rapprochement s’opérera au travers d’un saut de démonstration sur le stade Vélodrome, le 28 janvier, pour l’ouverture de la rencontre de football Marseille-Monaco. Et forts de notre anticipation légendaire, tout est à faire.

Le LCL F… prend à sa charge la partie administrative, un pavé. Pour ma part, je me penche sur la partie organisa-tionnelle et technique de ce saut.
L’aéronef utilisé sera un Pilatus, le fameux BP aux couleurs de La Réole, le format retenu, 2 PAtistes (préci-sion d’atterrissage) voile France pour l’un et voile floquée OM pour l’autre, suivis de trois chuteurs opérationnels équipés du parachute d’arme G9 avec gaine individuelle.

Doucement, je prends la mesure de l’événement et notamment la dimension technique de ce saut, jusqu’alors un peu étouffée par l’enthousiasme collectif. Pas facile d’entrer dans une aire aussi contrainte que celle de ce stade mythique !
La voile, commandée dans l’urgence pendant les fêtes, réceptionnée puis perdue dans les méandres adminis-tratifs du système sera finalement récupérée le mercredi 24 et faute de temps, montée dans l’une des nom-breuses salles d’attentes de l’aéroport de Marseille Provence.

J -1 : 2 sauts de répétions. La météo de la veille nous laisse dubitatifs. Le parachutisme est une discipline de patience, de même que l’infrastructure du stade, qui est tout sauf « accueillante » au premier abord. Finalement, les 2 sauts passeront et resteront, pour chacun d’entre nous, un moment unique et privilégié.

Jour J : Après une petite nuit de sommeil et fort des répétitions de la veille, je valide la proposition tandem faite à M. Eyraud. Ce saut, au-delà de la responsabilité engagée, restera pour moi l’un des plus techniques et exigeants de ma carrière. S’en suit une longue et intermi-nable attente dans l’un des terminaux de l’aéroport.
L’avion, ainsi que trois d’entre nous, sont préparés par les techniciens d’OM TV de façon à retransmettre en live dans le stade et sur les réseaux sociaux l’ensemble de l’événement.

20 heures : embarquement, take-off. Magique. On plaisante, on rigole, on se crispe, le caméraman n’en manque pas une miette. Un passage à 1 500 mètres à la verticale du stade, plus de 60 000 spectateurs, des tifos à la gloire d’un joueur olympien. La ferveur du peuple marseillais est palpable et on comprend vite, sans être footeux qu’il s’agit bien là d’un des meilleurs publics d’Europe.

H – 2 mn : ouverture de la porte. Puis le pilote nous annonce le décompte : 5, 4, 3, 2, 1, top largage.

Exit, la délivrance ! 

On y est, Marseille, l’Orange Vélodrome, la nuit, la bronca des supporters, reste à faire carreau et, autant que possible avec tout le monde ! Les conditions aérologiques ne sont pas tout à fait celles de la veille…
Le premier est déjà sur sa finale, alors que le second, avec la voile OM et le ballon du match, se présente à son tour sur le circuit, c’est la folie dans les virages nord et sud, ça se soulève, c’est une vaste marée humaine qui envahit les gradins au passage de chacun des parachutistes au-dessus des South-Winners.
Reste, pour nous chutops, à entrer. OK pour mes deux prédécesseurs. À mon tour, j’angoisse un peu, mais bon je suis instructeur, « Je ferai le rond central à la sortie des joueurs ». Vent arrière dans le stade, étape de base, virage à plat, carreau, c’est gagné !

Ambiance incroyable, expérience inoubliable…

Que tous ceux qui nous ont accordé leur confiance en soient vivement remerciés.

« L’après » nous a paru un peu terne après les émotions de ce week-end tout simplement inoubliable et il nous aura fallu un saut comparable sur le stade Chaban-Delmas de Bordeaux pour nous rappeler que rien n’est jamais gagné d’avance.

Adjudant-chef B.