« Un saut dans la modernité » : le futur du renseignement militaire formé sur la base aérienne de Creil

Oct 27, 2021 | 1 commentaire

 Le CFIAR (Centre de Formation Interarmées au Renseignement), anciennement l’École Interarmées du Renseignement et des Études Linguistiques (ou EIREL), est un organisme de formation interarmées français qui était situé à Strasbourg à la caserne Stirn (notre illustration ci-dessus). Il constitue la composante « instruction et formation » de la Direction du Renseignement Militaire (DRM).

École militaire Strasbourg - Quartier Stirn

École militaire Strasbourg – Quartier Stirn

 Florence Parly, ministre des Armées, a inauguré ce jeudi dans l’Oise le nouveau bâtiment abritant le centre de formation interarmées au renseignement ainsi que l’escadron de formation renseignement. Un projet qui confirme la place centrale de la « BA 110 » dans le renseignement français.

Creil, ce jeudi. Florence Parly, en compagnie de la colonelle Sophie, commandant du CFIAR, est venue sur la BA 110 pour inaugurer le centre de formation mutualisé du renseignement.

LP/Patrick Caffin

Le 14 octobre 2021 à 20h33

« Le renseignement, c’est ce qui permet de gagner la guerre avant la guerre. » C’est avec cette définition que Florence Parly, la ministre des Armées, a achevé, ce jeudi après midi, sa visite sur la base aérienne 110 de Creil (Oise). La ministre est revenue dans le département six mois après son dernier passage pour inaugurer le nouveau bâtiment abritant le centre de formation interarmées au renseignement (CFIAR) ainsi que l’escadron de formation renseignement (EFR).

Déjà classée installation prioritaire de défense, avec notamment la direction du renseignement militaire, la « BA 110 » est donc devenue depuis deux semaines une « base école ». Florence Parly s’est ainsi félicitée du fait que « le projet ait pu aboutir dans un temps court [NDLR les travaux ont duré quinze mois] et dans un contexte rendu compliqué par la crise sanitaire ».

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À deux pas de la DRM, la ministre a rappelé l’importance du renseignement militaire, « le nerf des opérations » et sa contribution essentielle, par exemple, dans « la neutralisation du numéro 1 de l’État islamique au Sahel ».

« Nous réalisons un véritable saut dans la modernité »

Les premières formations du CFIAR, auparavant basé à Strasbourg, ont débuté le 13 septembre. Les stagiaires ont découvert leur nouvelle école dotée de 70 salles de cours avec des équipements pédagogiques modernes. La structure proposera une centaine de formations délivrée par 75 instructeurs.

Elle devrait accueillir 2 700 agents durant les 300 sessions de formation programmées cette année. « Avec cette installation, faite pour durer, nous réalisons un véritable saut dans la modernité, souligne la colonelle Sophie, qui commande le CFIAR. Nous avons obtenu un soutien sans faille de la base aérienne. »

La proximité avec la direction du renseignement est un atout considérable. « Avoir le pôle opération au plus proche, c’est un plus indéniable, confirme la colonelle. Nous pourrons nous synchroniser facilement, répondre aux besoins et aux demandes des élèves. Les experts viendront partager leur expertise sur le même site. »

250 stagiaires formés à l’Escadron formation renseignement

L’école ne s’adresse pas uniquement aux militaires. « Les civils en sortie d’école sont aussi concernés », indique la colonelle. Quant aux formations, elles peuvent durer « d’une journée à plusieurs années. » Le CFIAR forme, entre autres, les linguistes d’écoute du ministère de la Défense et il peut préparer le personnel pour des postes à l’étranger.

L’Escadron formation renseignement (EFR) est l’autre école du renseignement accueillie à Creil. Elle assure la formation des officiers de renseignement de l’armée de l’air et prépare « les jeunes aviateurs de la filière renseignement en vue d’une première affectation grâce à la mise en œuvre de phases pratiques et de mises en situations réalistes et exigeantes ». L’EFR comporte 22 aviateurs dont 15 instructeurs qui assureront la gestion et la formation de 250 stagiaires par an.

Par Patrick Caffin – Le Parisien