« Opération Loyton » par Philippe Guilleminot

Quatrième de couverture
Il est envisagé dès le mois de mai 1944 d’établir en territoire français occupé, derrière les lignes allemandes, des grandes bases à partir desquelles des équipes opérationnelles pourront opérer et/ou venir s’y ravitailler. Le SHAEF établit à cet effet le 26 mai 1944, les premiers ordres d’opérations : OP Samwest et Dingson en Bretagne, OP Houndsworth dans le Morvan et OP Jockworth dans le Massif Central.

Dans le schéma de franchissement du nord-est de la France et la traversée de son massif vosgien, ce sera l’opération Loyton qui devra établir une telle base ; le groupe de reconnaissance est parachuté à cet effet dans la nuit du 12 au 13 août sur la DZ Anatomie.

Prévue pour une durée initiale de deux à trois semaines, l’opération Loyton va finalement se prolonger dans un secteur saturé de troupes allemandes se repliant devant l’avancée des armées alliées.

Loyton est la plus importante et la dernière des opérations aéroportées menées par le 2SAS en territoire français durant la seconde guerre mondiale. L’opération va s’éterniser dans l’attente des alliés alors stoppés sur les rives de la Meurthe et de la Moselle par manque de carburant et qui ne déborderont finalement pas les hommes de Loyton, comme initialement prévu. Pendant deux mois, les SAS auront été aidés, soignés, guidés, renseignés, hébergés par les gens de la région, qu’ils soient civils, gardes forestiers, gendarmes ou bien encore membres du clergé ou des diverses administrations. La répression impitoyable menée par les Allemands aura finalement raison de tout cela, le manque de nourriture devient prégnant et un hiver précoce et rigoureux s’installe sur les Vosges. Le Lt. Col. FRANKS, après en avoir reçu l’accord de Londres, met fin à l’opération début octobre et donne pour instructions aux équipes de faire leur possible pour rejoindre les lignes alliées par des itinéraires différents. Cette phase d’exfiltration, non prévue à l’origine, va se révéler être un nouvel obstacle à surmonter pour les SAS.

« Nous sommes arrivés à la rivière vers le milieu de la journée, et c’est alors que nos difficultés ont commencé ». Capt. McGIBBON-LEWIS.

Plus ou moins rapidement, avec plus ou moins de succès, les différents sticks rejoignent les alliés à Épinal à partir du 8 octobre, les derniers ne rejoindront qu’à la fin du mois.

SAS, PHANTOM, JEDBURGH, ce sont 94 membres des forces spéciales qui prennent part à l’opération Loyton, 36 d’entre eux ne reviendront pas.